L'Ikebana

L'art floral, littéralement l'ikebana en Japonais, est un art traditionel japonais basé sur l'arrangement floral. L'ikebana dérive d'une pratique bouddhique d'offrande de fleurs au Bouddha et aux morts, importée d'Inde au Japon, via la Chine, au 6e siècle.

Historiquement, c'est au 15ème siècle que la présentation rituelle de fleurs aux divinités bouddhiques fut formalisée sous le nom de Rikka par des moines bouddhistes. Cet art, à l’origine réservé aux moines, ne visait pas à atteindre un idéal d’esthétisme mais avait les préceptes religieux suivants :
- l’harmonie entre l’Homme et la nature;
- l’idée d’éphémère et de renaissance;
- le principe masculin/féminin;
- Le concept confucéen de trinité (le Ciel, la Terre et l'Homme à travers les trois piliers, asymétrie, espace et profondeur).

Le style Rikka, considéré aujourd'hui comme "classique", consistait à élaborer une représentation de l'univers en confectionnant un paysage miniature à l'aide de sept tiges selon un arrangement triangulaire . Ce style se caractérise par l'asymétrie, le symbolisme et la profondeur spatiale.

Au 16e siècle, l'art d'arranger des fleurs fut intégré, sous le nom de chabana, à la cérémonie du thé. De nombreux maîtres de thé codifièrent alors les différentes manières de présenter des fleurs et des branchages dans un vase ou sur un plat suivant la "règle du triangle": l'ikebana était né. L’école Ikenobô qui enseigne les préceptes du Rikka, sera la première et la plus ancienne école d’Ikebana.

Pendant l'ère Edo (1603-1868), l'Ikebana, jusque là pratiqué seulement par les moines bouddhistes et les courtisans de la cour impériale, se popularisa auprès des samouraï, des riches marchands et aussi des femmes.

L'ouverture du Japon aux influences occidentales à partir de l'ère Meiji (1868-1912) stimula la création de nouveaux styles d'Ikebana. Le style Moribana notamment, inventé par Ohara Unshin, permit l'utilisation d'une plus grande diversité de matériaux et la création d'un style paysager aux allures plus naturelles que symboliques, grâce à l'introduction de vases aux formes variées. En 1927, en fondant l'école Sôgetsu, Teshigahara Sôfû initia l'art floral moderne qui encourage l'expression libre et la créativité. L'Ikebana n'est plus seulement une évocation dépouillée et poétique de la magnificence de la nature mais aussi une création esthétique et décorative.

Au contraire de la forme décorative des arrangements floraux dans les pays occidentaux, l’arrangement floral japonais crée une harmonie de construction, de rythme et de couleurs. Alors que les Occidentaux accentuent la quantité et les couleurs des fleurs, portant essentiellement leur attention sur la beauté visuelle des fleurs. Ils ont développé un art qui valorise aussi bien le support (vase), les tiges, les feuilles et les branches que la fleur elle-même. L’asymétrie renvoie vers l’idée de mouvement et de vie.

Il existe des symboles dans l'art floral :

  • Le bourgeon et le bouton symbolise l'avenir
  • La fleur ouvert représente l'épanouissement d'une personne ou d'un être
  • La fleur de pêcher symbolise la féménité
  • Le chrysanthème blanc évoque des points d'eau comme des mares, des rivières ou des ruisseaux.
  • Le Bambou représente la prospérité.
  • Les branches de pin symbolisent les rochers et les pierres.

    Aujourd'hui il existe au Japon environ 3000 écoles d'Ikebana rassemblant plus de 20 millions d'adeptes, principalement des jeunes femmes et ses écoles sont spécialisés dans différents styles que sont le style Rikka, Nageire, Shabana, Seika, Shôka, Moribana et Shinka. L'ikebana est pratiqué pour de nombreuses occasions, comme les fêtes et les cérémonies, et même les personnes modernes le choisissent encore comme un art à étudier.


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